Entre ancrage présentiste dans l’urgence d’une époque qui s’accélère et repli sur les figures les plus simples du théâtre antique, la série 24 heures chrono peut être lue comme la tragédie d’une Amérique néoconservatrice à la fois grave et violente. Au-delà, en prenant à contre-courant le parti de la sobriété tragique, du respect de la règle des unités et de la théâtralité scénique, les réalisateurs de 24 heures chrono nous rappellent – consciemment ou non – l’efficacité implacable des mécanismes à la racine de la dramaturgie occidentale.
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Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont marqué un véritable traumatisme dans la psyché des États-Unis contemporains. L’administration Bush a immédiatement engagé une « Guerre contre la Terreur », et donné notamment la permission à la CIA de pratiquer des techniques d’interrogatoire voisines de la torture. Cette même torture que l’on rencontre à de très nombreuses reprises dans la série à succès 24 heures chrono qui au lendemain des attentats nous présente Jack Bauer, agent de la fictive Counter Terrorism Unit (CTU). Héros pragmatique et déterminé s’inscrivant dans une longue histoire de vigilantes états-uniens, Bauer n’hésite pas à torturer psychologiquement et physiquement ceux qu’il suspectent d’être des ennemis des États-Unis, se plaçant hors-la-loi pour accomplir ce qu’il estime être une mission juste : protéger son pays. Il convient alors de s’interroger sur la représentation de la torture dans 24 heures chrono, l’impact en termes de perception qu’elle a eu sur les spectateurs, et la comparer avec la torture telle qu’elle a été pratiquée et remise en question dans le cadre de la « Guerre contre la Terreur » menée par les États-Unis.
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