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L’article explore l’impact de 24 heures chrono sur le public à travers les différentes vies de Jack Bauer : les retours à l’écran du héros sous diverses formes, dans une 9e saison de 24 heures chrono quatre ans après ses adieux, ensuite dans la série Designated Survivor où il incarne un président états-unien arrivé au pouvoir par accident, et enfin dans la continuité affichée entre 24 heures chrono et ses successeurs du genre sécuritaire, particulièrement Homeland qui a pris sa suite et ses responsabilités ; mais dans un contexte bien plus ambivalent et dangereux, où le risque n’est plus seulement le terrorisme, mais l’incapacité des gouvernants à répondre aux menaces globales du présent.
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Sous la contrainte librement interprétée du « temps réel », 24 heures chrono offre l’illustration frénétique d’un nouveau régime d’exercice du pouvoir et de circulation des images. La catastrophe a déjà eu lieu, il s’agit seulement d’en « contrôler » les contrecoups les plus désastreux, et toujours de proche en proche, selon un principe d’action locale. Nous décrivons ici la condition spatiotemporelle qui en résulte en faisant jouer l’une contre l’autre la dimension de l’instantané (temps du « direct » médiatisé par les protocoles de connexion à distance, avec leurs multiples interfaces) et celle du simultané (contemporanéité disjonctive des lignes d’action et des flux de durée distribués à l’échelle de la ville ou du territoire national). Ces dimensions s’expriment à la fois sur le plan diégétique, pour les personnages du drame, et sur le plan extra-diégétique du dispositif de visionnage, pour un spectateur censé suivre l’action en « temps réel », mais susceptible de s’y rapporter de loin en loin, et même de revoir certains épisodes à des années de distance. Tandis que la durée laminée et compressée du « just in time » ne cesse d’interrompre la durée longue et diffuse des affects, l’image acquiert une qualité kaléidoscopique qui finit par contredire le fantasme synoptique entretenu par le thème de la surveillance ubiquitaire et l’usage intensif des technologies de communication.
Le « coda » ajouté à ce texte ébauche une réflexion de nature plus fondamentale suscitée par la tentative de revoir 24 heures chrono. Nous y défendons l’idée que la forme sérielle est d’essence spatiale, précisément parce qu’elle implique la mise en variation du film-souvenir au gré des re-visionnages.
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