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Dans 24 heures chrono, l’État est confronté à une situation de crise qui l’amène à prendre des mesures qui suspendent le droit ordinaire. Les événements présentés dans la série télévisée relèvent d’un état d’exception. L’enjeu de cette contribution est d’analyser ce qu’une fiction télévisée peut apporter à la manière de penser l’état d’exception, son rapport à l’ordre juridique et ses enjeux politiques. Cette réflexion s’inscrit dans une recherche plus générale visant l’usage des fictions (films, séries) par la philosophie du droit.
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L’expérience du spectateur de 24 heures chrono se caractérise souvent par une forte immersion. Cette immersion s’explique notamment par la capacité des épisodes à provoquer l’émotion du suspense. Le suspense présuppose généralement un fort attachement au personnage principal. À suivre une théorie influente, ce phénomène d’attachement s’expliquerait par le fait que le spectateur attribue au personnage des vertus morales. Mais l’usage de la torture par Jack Bauer n’est pas sans poser des problèmes éthiques qui ont souvent été soulevés. Plutôt que d’aborder directement la question de savoir si l’on doit condamner moralement la série 24 heures chrono, et après avoir rappelé les théories philosophiques du suspense et de l’attachement qui sont pertinentes pour rendre compte du pouvoir que la série a pu avoir sur ses spectateurs, le texte envisage une autre conception de l’attachement, plus sensible à ce que la série pourrait nous révéler des dimensions sceptiques et tragiques, mais aussi poétiques, de la vie moderne.
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