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Adopting a Marxian perspective, the chapter argues that superpowers serve as a metaphor for the incredible power of the industrial mode of production in advanced nations. Superhero(ine)s thus represent the working class who have always been the main consumers of the genre. Moreover, beginning in the 1940s, Marvel’s superhero(ine)s have, like US industry, acquired much of their power as a result of research conducted by the military-industrial complex and have consistently been embedded in narratives of superpower projection overseas. This is still apparent in Agents of S.H.I.E.L.D in which secret para-state groups of superhero(ine)s, as guardians of the cosmic order, have a duty to intervene in any jurisdiction with zero accountability. On the domestic front, the MCU series have an equally reactionary character as they insist on the need for self-regulation in accordance with the American ethos. Interfering with the order of things, instead of merely reacting to evildoers, leads to hubris and to superhero(ine)s turning into supervillains, meaning that characters are constantly examining their motives. Using Jameson’s approach to the political unconscious, the driving force behind supervillainy is identified as ‘ressentiment’ – supervillains blame a corrupt and incompetent elite for the state of the world whereas their true motivation is deep-seated envy and a burning desire for power over others. Hence, efforts to challenge the status quo are always misguided, a message that seems to have gained in urgency in the 2010s amid growing strains on the American Dream and accompanying manifestations of populism.

Les expériences de pensée sont à la fois un instrument de la pratique philosophique et un stimulant pour l’imagination. La question ici posée est celle de la détermination de la valeur de ces expériences de pensée quand elles sont employées dans des œuvres de fiction. On répond que la mise en fiction d’une expérience de pensée, si elle reste associée à une visée argumentative, rend le public moins apte à penser correctement et peut conduire à la remise en question de ses valeurs les plus fondamentales, mais pour de mauvaises raisons. La puissance qu’a la fiction de mettre en scène ces scénarios imaginaires la munit donc du pouvoir de détériorer son public. Afin de justifier cette thèse, l’article s’appuie sur une analyse de la manière dont la série 24 heures chrono met en scène l’expérience de pensée de la bombe à retardement.

L’article explore l’impact de 24 heures chrono sur le public à travers les différentes vies de Jack Bauer : les retours à l’écran du héros sous diverses formes, dans une 9e saison de 24 heures chrono quatre ans après ses adieux, ensuite dans la série Designated Survivor où il incarne un président états-unien arrivé au pouvoir par accident, et enfin dans la continuité affichée entre 24 heures chrono et ses successeurs du genre sécuritaire, particulièrement Homeland qui a pris sa suite et ses responsabilités ; mais dans un contexte bien plus ambivalent et dangereux, où le risque n’est plus seulement le terrorisme, mais l’incapacité des gouvernants à répondre aux menaces globales du présent.

Wonder Woman est le prototype de l’héroïne de la culture populaire, celle qui servira de modèle pour toutes les autres. Sans Wonder Woman, il n’y aurait peut-être pas eu Buffy, Sydney Bristow dans Alias, ou les femmes-guerrières de Game of Thrones et Vikings. Wonder Woman incarne en effet la toute première tentative pour promouvoir le féminisme par la culture populaire, et aucune nouvelle super-héroïne ne pourra sans doute avoir le même impact et la même force symbolique qu’elle. C’est ce que l’article s’emploie à montrer en conduisant une étude croisée de la figure de Wonder Woman à la fois dans l’histoire de la culture populaire et du féminisme, de la création du personnage par William Moulton Marston en 1941 aux films de 2017 et 2020 en passant par la série des années 1970.

L’article explore les liens entre le masochisme moral du personnage principal de 24 heures chrono, Jack Bauer, et les catastrophes terroristes à répétition qui forment son univers. D’une part, la série vise, à travers le jeu des identifications proposées aux spectateurs, à leur procurer une jouissance masochiste plutôt que sadique. Ce « fantasme culturel » offre une scène masochiste qui vient érotiser le trauma sociétal du 11 Septembre et opère comme une tentative d’élaboration de l’effroi et de la sidération. L’univers auquel Jack doit s’affronter est construit sur le mode traumatique du « tout est possible, même l’impossible ». L’auteure montre que la réalité de 24 heures chrono s’apparente à celle du rêve : condensation, déplacement, distorsion et dilatation du temps, incohérence et instabilité des identités, renversement des contraires, etc. Par sa compulsion à sauver le monde quel que soit le prix à payer pour lui-même, le sens moral de Jack résiste en grande partie aux explications psychanalytiques européennes comme à la nosographie nord-américaine. Comme si l’après-11 Septembre avait généré d’autres constellations morales ou psychologiques, des humains différents dont Jack offrirait un prototype. Ces humains, loin d’être infaillibles, feraient dans un univers instable l’expérience de leur vulnérabilité.

Dans cet article, je m’appuierai sur l’essai de Stanley Cavell « The Fact of Television » (1982) pour comprendre les caractéristiques distinctives, et par là même les mérites esthétiques considérables, de la récente série télévisée WandaVision – un prolongement du « Marvel Cinematic Universe » diffusé sur Disney+. Il s’agira de rendre compte de la conception générale du médium artistique proposé par Cavell, puis de la caractérisation en particulier du médium télévisuel, avant d’examiner enfin WandaVision à travers le prisme de cette caractérisation. Au cours de ce développement, je contesterai également deux raisons en apparence convaincantes de considérer ce dernier comme superflu, non seulement en ce qui concerne cette série télévisée en particulier, mais aussi en ce qui concerne la télévision en général. Premièrement, le fait que Cavell s’appuie sur la notion fortement contestée de médium esthétique ; et deuxièmement, le fait que cette notion ait été conceptualisée bien avant les changements technologiques radicaux de la télévision, et avant la création de ce qui pourrait sembler être des formes radicalement nouvelles d’art télévisuel (des récits de longue durée dirigés par un seul showrunner créateur de la série comme Les Sopranos ou The Wire), deux éléments qui semblent menacer la pertinence de l’essai dans les débats actuels.