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Wonder Woman est le prototype de l’héroïne de la culture populaire, celle qui servira de modèle pour toutes les autres. Sans Wonder Woman, il n’y aurait peut-être pas eu Buffy, Sydney Bristow dans Alias, ou les femmes-guerrières de Game of Thrones et Vikings. Wonder Woman incarne en effet la toute première tentative pour promouvoir le féminisme par la culture populaire, et aucune nouvelle super-héroïne ne pourra sans doute avoir le même impact et la même force symbolique qu’elle. C’est ce que l’article s’emploie à montrer en conduisant une étude croisée de la figure de Wonder Woman à la fois dans l’histoire de la culture populaire et du féminisme, de la création du personnage par William Moulton Marston en 1941 aux films de 2017 et 2020 en passant par la série des années 1970.

L’article explore l’impact de 24 heures chrono sur le public à travers les différentes vies de Jack Bauer : les retours à l’écran du héros sous diverses formes, dans une 9e saison de 24 heures chrono quatre ans après ses adieux, ensuite dans la série Designated Survivor où il incarne un président états-unien arrivé au pouvoir par accident, et enfin dans la continuité affichée entre 24 heures chrono et ses successeurs du genre sécuritaire, particulièrement Homeland qui a pris sa suite et ses responsabilités ; mais dans un contexte bien plus ambivalent et dangereux, où le risque n’est plus seulement le terrorisme, mais l’incapacité des gouvernants à répondre aux menaces globales du présent.

Les expériences de pensée sont à la fois un instrument de la pratique philosophique et un stimulant pour l’imagination. La question ici posée est celle de la détermination de la valeur de ces expériences de pensée quand elles sont employées dans des œuvres de fiction. On répond que la mise en fiction d’une expérience de pensée, si elle reste associée à une visée argumentative, rend le public moins apte à penser correctement et peut conduire à la remise en question de ses valeurs les plus fondamentales, mais pour de mauvaises raisons. La puissance qu’a la fiction de mettre en scène ces scénarios imaginaires la munit donc du pouvoir de détériorer son public. Afin de justifier cette thèse, l’article s’appuie sur une analyse de la manière dont la série 24 heures chrono met en scène l’expérience de pensée de la bombe à retardement.

Adopting a Marxian perspective, the chapter argues that superpowers serve as a metaphor for the incredible power of the industrial mode of production in advanced nations. Superhero(ine)s thus represent the working class who have always been the main consumers of the genre. Moreover, beginning in the 1940s, Marvel’s superhero(ine)s have, like US industry, acquired much of their power as a result of research conducted by the military-industrial complex and have consistently been embedded in narratives of superpower projection overseas. This is still apparent in Agents of S.H.I.E.L.D in which secret para-state groups of superhero(ine)s, as guardians of the cosmic order, have a duty to intervene in any jurisdiction with zero accountability. On the domestic front, the MCU series have an equally reactionary character as they insist on the need for self-regulation in accordance with the American ethos. Interfering with the order of things, instead of merely reacting to evildoers, leads to hubris and to superhero(ine)s turning into supervillains, meaning that characters are constantly examining their motives. Using Jameson’s approach to the political unconscious, the driving force behind supervillainy is identified as ‘ressentiment’ – supervillains blame a corrupt and incompetent elite for the state of the world whereas their true motivation is deep-seated envy and a burning desire for power over others. Hence, efforts to challenge the status quo are always misguided, a message that seems to have gained in urgency in the 2010s amid growing strains on the American Dream and accompanying manifestations of populism.

In this article I will argue that 24 can be seen as a variation of the tendency towards “narrative complexity” in current US TV series. Its straight-jacketed adherence to chronological time may not allow for fundamental disturbances of the discourse characteristic of many of its cinematic and televised contemporaries, but 24 distinguishes itself by shifting complexity from conceptual and narratological levels to the realm of morality. By analyzing two episodes from different seasons, both closely related to actual political developments in the US War on Terror at the time, I will outline how the show hovers between (and plays with our expectations of) deontological and consequentialist (utilitarian) forms of moral reasoning.

Entre ancrage présentiste dans l’urgence d’une époque qui s’accélère et repli sur les figures les plus simples du théâtre antique, la série 24 heures chrono peut être lue comme la tragédie d’une Amérique néoconservatrice à la fois grave et violente. Au-delà, en prenant à contre-courant le parti de la sobriété tragique, du respect de la règle des unités et de la théâtralité scénique, les réalisateurs de 24 heures chrono nous rappellent – consciemment ou non – l’efficacité implacable des mécanismes à la racine de la dramaturgie occidentale.